- Antoine Constantin Caille
Soubrette soubresaut

Soubrette soubresaut
subreptice subliminal sublime
embobinement
l'avenir tu sais si bien reste pourtant en partie indécidé
bientôt béat béant
batelant
pas du style à étaler gaiement ma béatitude
mais à l'habiller idéalement
à l'habiter obscurément en jetant un long regard taciturne
à contredire sa féerie de pacotille peut-être en l'arrosant de davantage de pacotille
endossant une robe d'un autre temps sous laquelle je m'oublie momentanément
divisé par ce que j'aurais pu être
recueilli dans l'effeuillement du recueil
dans la suite des idées
l'étalement du temps en confiture faisant réciter de misérables proverbes
misères de mes petites idées
la familiarité amène le mépris
ostranénie
(l'art comme technique)
d'une douce défamiliarisation avec elles
toi qui te sais
infailliblement
pataugeant
dans le réel
ressasse tes microfilms
aux piètres acteurs d'abominables actions indéfectibles
stridence de la dissonance répétitive pour ton âme dont la respiration relève de l'ailleurs
aeternalis aeternus
éternellement inaccompli
inassouvi
vivante dynamique dans ce qui paraît parfois n'être qu'exécrable matière
en une bien que temporaire trop longue fixité
– a-t-on vraiment besoin de travailler à la fixation de l'idéal ?
alors même que nous sommes conscients que son incarnation appelle l'incartade
du mouvement
qu'il soit spiral
ou plus modestement
hélicoïdal –
voyez donc cette petite fille ou ce garçon se promener
avec un cartable
sur son chemin écolier
que n'est-il dans le mouvement de votre oreille d'écouter dans la naïveté (comme dirait Montaigne)
de sa voix associée à ses paroles
les contretemps de son indirection
ayant par exemple le désir de s'arrêter pour lire
une bande dessinée